Cadenas sur cadenas

Putain de DRM à la con qui fait chier, merde, quoi, à la fin

Réinstallations Windows successives

J’ai un Mac. D’abord sous Tiger, ensuite sous Leopard, me voici sous Snow Leopard. C’est un Mac avec processeur Intel, et depuis Leopard, on bénéficie d’une facilité d’installation de Windows via Bootcamp, un ensemble d’utilitaires facilitant le démarrage d’OS X et de Windows sur un même disque.

Naïvement, constatant que mon ordinateur est 64 bits, j’ai commandé un Windows Vista Professionnel 64 bits. Malheureusement, Bootcamp s’est avéré peu glorieux, à l’époque de Leopard. En effet, il m’a déclaré que cette version de Windows n’était pas supportée. Cependant, il a bien voulu s’installer, avec quelques bidouilles mineures. Il faut savoir que Bootcamp est indispensable pour basculer, au démarrage suivant de la machine, entre les systèmes d’exploitation. Aussi, en l’absence du logiciel, on reste coincé sur le système d’exploitation qui a fini par démarrer. Mais ça passait. Pas très confortable, cependant, puisque réclamant un redémarrage de la machine.

Aussi, une installation virtualisée a permis de résoudre ce problème. J’avais bien pris soin de prendre une version de Windows Professionnel, Microsoft réclamant en effet cela pour autoriser, contractuellement, la virtualisation. Tant pis pour ma liberté de consommateur, et que cela ne coûte rien de plus à l’éditeur de fournir un logiciel exécuté en version virtualisée ou non, la virtualisation étant assurée par un logiciel tiers, VmWare Fusion, en l’occurrence.

À l’époque, cependant, VmWare Fusion ne proposait pas de pilotes dédiés pour cette version bien particulière de Windows. Autant dire que l’affichage ramait sensiblement. Mais on avait de quoi exécuter les logiciels qui m’intéressaient, et en premier lieu celui qui avait motivé l’investissement dans un Windows le développeur web que je suis : Internet Explorer.

Et puis ma machine a rendu l’âme. La carte graphique de mon MacBook Pro a rendu l’âme. Une carte vidéo de portable intégrée à la carte mère. Heureusement, la réparation a été prise en charge par le constructeur, Apple. Mais le malade a réclame plusieurs semaines de soins intensifs, ou du moins, a-t-il été absent du bureau. J’ai bien dû me résoudre à prendre une nouvelle machine. Ainsi donc est arrivé un MacMini. Et tant qu’à faire, Snow Leopard, le premier système d’exploitation d’Apple exclusivement 64 bits.

À ma grande surprise, ce nouveau système d’exploitation 64 bits ne supporte pas Windows Vista Professionnel 64 bits au niveau de Bootcamp sur mon ordinateur. Il faut dire que je pousse un peu à la non-consommation, puisque j’ose garder le même ordinateur trois ans durant. Pouf. Trop vieux, selon Apple, matériel non supporté. J’insiste tout de même. Il va de soi que Windows s’installe parfaitement. C’est toute la force de ce système d’exploitation : il dispose d’une impressionnante base de pilotes les plus divers. Mais, comme précisé précédemment, Bootcamp ne supporte pas (dans tous les sens du terme) cette version précise du système d’exploitation sur mon modèle précis de Mac. Du coup, je me retrouve à démarrer sous Windows et être condamné à ne démarrer que sous ce système d’exploitation-là, abandonnant OS X à jamais. Pas satisfaisant. Il reste tout de même possible de démarrer depuis un disque d’installation d’OS X et de supprimer la partition Windows en agrandissant celle consacrée au système d’Apple.

Heureusement, entre temps, la dernière version en date de VmWare Fusion supporte très bien le système d’exploitation de Microsoft, et Windows Vista Professionnel 64 bits bénéficie de nouveaux pilotes exploitant l’accélération matérielle offert par la carte graphique de l’hôte.

Et puis, au bout de quelques jours… Windows se révolte. Ma clef d’activation serait incorrecte, ou plus précisément « déjà utilisée sur une autre machine ».

DRM Windows de merde

J’appelle le numéro de téléphone que Windows me propose :

Si vous êtes un client particulier, pressez la touche 1. Si vous êtes un client professionnel disposant d’une licence en volume, pressez la touche 2.

J’attends la suite : je suis un client professionnel sans licence en volume, ne disposant que de cet unique Windows pour toute ma société où je bosse seul.

Si vous êtes un client particulier, pressez la touche 1. Si vous êtes un client professionnel disposant d’une licence en volume, pressez la touche 2.

L’automate insiste, je l’insulte, le traitant de « grosse conne d’automate ». L’automate m’envoie vers une opératrice qui a une voix de robot au fort accent d’origine indéterminée.

Je dois lui dicter 9 séries de 6 chiffres. Oui, vous avez bien lu : 54 chiffres. Cinquante quatre chiffres pour obtenir une nouvelle clef d’activation. « Pas de problème » m’indique la voix mi-robot-mi-humaine.

On termine notre petite affaire chiffrée.

Elle me prévient de la procédure : un automate va prendre la relève et me dicter les chiffres à entrer pour valider ma licence. Une nouvelle suite de 9 séries de 6 chiffres. Oui, cinquante quatre au total. Ensuite, je serai invité à répondre au questionnaire de satisfaction. Soit. « D’accord, au revoir. »

Un automate prend la relève. Me propose de presser la touche « 1 » si je veux recevoir un SMS sur mon téléphone portable (depuis lequel j’appelle). Soit, va pour le « 1 », je ne me sens pas d’humeur à noter 54 chiffres en direct, sous les ordres d’une machine (puisque je vous dis qu’elles conspirent contre nous, on va vraiment finir au service des machines, plutôt que l’inverse !) Message de fin, puis l’automate raccroche.

On repassera pour l’enquête de satisfaction. Mon insulte initiale a peut-être été prise en compte. Ou pas.

J’attends mon SMS.

En vain.

Putain de DRM à la con qui font chier, merde.

Gros lourd, j’insiste

En tant que gros lourd, j’insiste, je réitère donc mon appel, plus calme, cette fois-ci. Au moment de me faire envoyer vers l’automate final, je proteste. L’opératrice, sans doute la même, ou du moins au même timbre de voix de robot, me rassure, me recommandant d’ignorer le SMS au profit des autres choix. Je m’exécute sagement.

À la fin des 54 chiffres, l’automate me propose de participer à une enquête — optionnelle — de satisfaction du service. J’accepte. Je donne mon appréciation en pianotant sur les touches. Et pour finir, l’automate m’invite à réagir de manière plus ouverte :

Veuillez indiquer les facteurs ayant motivé votre appréciation. Appuyez sur la touche « dièse » pour démarrer l’enregistrement.

Je presse donc sagement et promptement la touche dièse. Une seconde s’écoule, puis :

Veuillez indiquer les facteurs ayant motivé votre appréciation. Appuyez sur la touche « dièse » pour démarrer l’enregistrement.

Sans doute un bug de la matrice. Aussi, je presse de nouveau la touche dièse.

Votre enregistrement va commencer après le bip.

J’ai le temps de dire :

Je…

et mon appréciation se voit remerciée par l’automate, qui raccroche aussitôt.

Connaissez-vous des clients satisfaits des protections logicielles de leurs logiciels ? Je veux dire : existe-t-il la moindre solution de DRM qui engendre non pas la frustration auprès des clients légitimes, mais, au contraire, leur insatisfaction ?

Crédit image : Daria Focht, licence CC BY 2.0

Une réflexion sur « Putain de DRM à la con qui fait chier, merde, quoi, à la fin »

  1. JitiJiti

    Une procédure très classique pour les fresh-install avec les OEM. Question d’habitude je pense mais je dois avouer que la longue série de chiffres c’est juste super RELOU. :D

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.