Web 2.0, beta, labs et bugs

Depuis quelques jours, Google Reader propose une nouvelle interface utilisateur. Je m’étonne : en effet, son affichage est particulièrement corrompu sur les flux auxquels je suis abonné, comme la capture d’écran ci-dessous :

Certes, mon navigateur, Windows nternet Explorer 7 Release Candidate 1 n’est pas encore très répandu, mais les premières versions publiques Beta d’Internet Explorer version 7 datent de près d’un an. Par ailleurs, l’on peut supposer que Google Reader exploite le Google Web Toolkit, mis à disposition gratuitement aux développeurs du monde entier et facilitant grandement le développement d’applications web de type AJAX. Ce framework est sensé prendre à sa charge la compatibilité des navigateurs. Je m’étonne donc doublement : aucune des deux équipes de développement, celle de Google Reader et celle de Google Web Toolkit n’a-t-elle testé la nouvelle interface utilisateur avec l’ensemble des navigateurs Internet du marché, qu’ils soient passés, actuels ou à venir ?

Désormais, avec l’arrivée massive d’applications estapillées web 2.0, on habitue les utilisateurs à devenir beta-testeurs, leur expliquant qu’il est normal que leur logiciel ne foncitonne pas correctement, car celui-ci est en version beta. Or, jusque-là, la phase de tests des logiciels était réalisée aux frais de l’éditeur par un pannel de professionnels spécialisés dans l’identification des bugs dans diverses conditions d’utilisation.

Pour ce qui est de Google Reader, c’est encore plus subtil, puisque ce n’est même plus une version beta, mais un logiciel de laboratoire. Est-ce donc la nouvelle tendance du moment ? Après être devenus des beta-testeurs, les utilisateurs deviennent maintenant des rats de laboratoire ? Ou bien le fait de labelliser les équipes de développement de logiciels, habituellement qualifiées d’équipes de production en équipes de recherche et développement, permettant de justifier aux actionnaires l’absence de résultats en termes de chiffre d’affaires ou de conquête de parts de marché ?

Etant en phase de création d’entreprise, j’ai commencé à me renseigner sur les pépinières d’entreprises présentes dans ma ville. Le principe d’une pépinière d’entreprise est d’accompagner les jeunes entreprises en leur fournissant des moyens logistiques (tels des locaux bon marché), leurs compétences (notamment en matière de gestion, de compatibilité ou de juridique) ou encore leur carnet d’adresses (incluant des investisseurs, clients et fournisseurs potentiels) afin de favoriser l’implantation de nouvelles entreprises viables dans un secteur économique et/ou géographique donné.

Immédiatement, mon interlocutrice m’a demandé si ma future entreprise (de développement informatique) était une entreprise de recherche et développement ou non. En effet, l’implémentation géographique et les services d’aide proposés aux entreprises diffèrent en fonction de leur orientation. Dois-je comprendre que sa question était de savoir si j’allais estampiller mes logiciels beta, faisant de ma société une bête société de production informatique, ou bien si j’optais pour un label labs, dans quel cas ma future entreprise ferait de la recherche et développement dans le domaine informatique ? Notez que dans un cas comme dans l’autre, j’ai bien compris : il faudra surtout que je publie des logiciels pleins de bugs…

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