Configurer un serveur web : entre perfectionnisme et pragmatisme

Depuis quelques jours, je m’intéresse de près à Linux. En effet, Linux est un système d’exploitation faisant fonctionner les serveurs web, dont ceux que je gère à ma boîte. C’est du moins ce que l’on a tendance à considérer. En réalité, cependant, il n’y a pas un système d’exploitation Linux, mais une myriade de systèmes d’exploitation à base de noyau Linux, Linux lui-même faisant partie de la famille des UNIX, tout comme Mac OS X, d’ailleurs. Et c’est à ce dernier que je repensais en cherchant la configuration idéale des serveurs que je prépare à la mise en production.

En effet, je m’intéresse en ce moment à trouver le système d’exploitation idéal pour faire fonctionner un réseau de sites à base de CMS (ou Content Management System pour Système de Gestion de Contenu). En somme, j’ai besoin d’un système d’exploitation pour faire tourner un serveur web, un serveur de bases de données, le tout contrôlé via des scripts PHP. Mon choix s’est donc naturellement tourné vers Linux, et pour des raisons pratiques, vers les solutions LAMP.

Or, chaque hébergeur propose sa propre palette de Linux, voire même des Linux faits sur mesure par ses soins pour répondre aux besoins de ses serveurs qu’il propose, ou du moins aux besoins de l’essentiel de ses clients. Aussi, pour ne pas être dépendant d’un hébergeur particulier, mon choix s’est porté sur la distribution Linux Debian 4.0 Etch, communément proposée par les hébergeurs (dont OVH et Gandi qui m’intéressent en priorité, je dois l’avouer). En somme, tout reste à construire sur cette base pour en faire un serveur exploitable, ce qui a autant d’avantages que d’inconvénients.

Les avantages ont indéniables : la base de logiciels installée étant limitée, on peut personnaliser son serveur à volonté, que ce soit par le choix des serveurs logiciels, leur version, ou encore leur configuration. Comme de coutume sous UNIX, on peut même recompiler sa suite logicielle si les paquets prédéfinis ne devaient pas correspondre aux attentes. En réalité, on peut réellement se préparer un serveur sur mesure, avec un niveau de détail impressionnant, de sorte que le serveur ainsi préparé pour la mise en production peut répondre spécifiquement aux applications et à l’usage qui doit en être fait.

En revanche, les inconvénients d’une telle approche sont nombreux, à commencer par le temps à consacrer à une telle personnalisation. En effet, si certains prétendent qu’on peut installer un serveur en quelques minutes, sa personnalisation n’a aucune fin. Et c’est là que je reviens à Mac OS X : ce système d’exploitation est une version très personnalisée de BSD lui-même inspiré d’UNIX. Seulement, actuellement, c’est quelques 400 développeurs qui se consacrent à cette personnalisation pour en faire le système d’exploitation que l’on connaît aujourd’hui, et qui attire de nombreux adeptes et nouveaux venus, dont moi-même.

Bref, mes objectifs sont très en deçà des distributions Linux ou plus généralement UNIX dites « professionnelles », telles que Red Hat ou Solaris. Cependant, à chaque nouveau logiciel installé sur le serveur, on peut se poser des milliers de questions pour conclure que le mieux, pour une personnalisation optimale, serait de se plonger dans le code source pour en extraire les fonctionnalités essentielles tout en abandonnant celles qui sont superflues et qui ne font que gêner. Cependant, à force de partir en quête d’une perfection que l’on ne pourra jamais atteindre, on risque de passer à côté de l’essentiel : parfait ou plein de défauts, le serveur doit être rapidement mis en production pour apporter les fonctionnalités attendues.

L’informatique a ceci d’intéressant qu’elle peut être une passion dont on est la seule limite. Des considérations bassement économiques nous rappellent cependant souvent à l’ordre et nous rappellent que pour pouvoir vivre de cette passion, ce qui est déjà une chance en soit, il faut aussi savoir faire des compromis, y compris en livrant des serveurs fonctionnels, répondant aux cahiers des charges et pourtant… si lointains de la perfection !

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