Google n’a pas été la première société à lancer Google AdWords, son service de régie publicitaire avec des espaces publicitaires vendus aux enchères entre les divers annonceurs facturés au clic. Mais là où Google a réellement innové, c’est en permettant à tout webmaster en herbe d’adhérer au réseau de diffusion des annonces via son programme Google AdSense, moyennant une part d’intéressement au chiffre d’affaires ainsi généré par les clics relatifs à la publicité affichée sur leur site. Aujourd’hui, via ces deux programmes, la publicité est la principale source de revenus de Google.
Aussi, Google se doit de rassurer les annonceurs quant à la viabilité de leur système permettant notamment de ne pas facturer aux annonceurs les clics dits frauduleux. Ces clics frauduleux sont causés par deux principales sources :
- les annonceurs cliquant sur les annonces de leurs concurrents afin d’épuiser leur budget publicitaire sur des clics artificiels générant des coûts, mais pas de revenus et ainsi éliminer la concurrence des espaces d’affichage ;
- les éditeurs de contenu souhaitant augmenter leurs revenus par des clics artificiels facturés aux annonceurs, mais ne générant pas là non plus de revenus.
Quelques sociétés se sont spécialisées dans l’étude de la fraude des clics sur les annonces. Aujourd’hui, Google publie un rapport sur la pertinence des rapports sur les clics frauduleux fournis par les principales sociétés de ce secteur. En effet, Google affirme que les rapports de ces sociétés tierces sur les clics frauduleux affirment des chiffres de la fraude largement surestimés. Selon Google, cette surestimation est liée à la comptabilisation de clics fictifs par les technologies de ces sociétés. Ces clics fictifs sont liés au :
- le rechargement par le navigateur web de la page destination de l’annonceur, où un unique clic initial peut être comptabilisé plusieurs fois sur le site de l’annonceur, alors qu’il n’est facturé qu’une seule fois par Google ;
- la comptabilisation de clics d’un annonceur dans les statistiques de clics d’un autre annonceur.
Dans son rapport d’audit des technologies tierces d’identification de fraude au clic, Google s’étonne notamment qu’une société identifie jusque 12 mille clics frauduleux, là où Google n’a enregistré que 6.800 clics au total, dont seulement 6.000 clics facturés à l’annonceur, 800 ayant été invalidés par Google. Un autre cas est étudié où un seul clic peut être comptabilisé par une société tierse comme huit clics fraduleux, montrant le total manque de sérieux de certaines sociétés d’identification des clics frauduleux, puisqu’une simple comparaison de ces chiffres suffit à identifier un défaut évident dans leur technologie !
Le rapport conclut qu’il y a bien de la place pour des services tiers de l’identification de la fraude au clic, mais que ces sociétés doivent être prêtes à investir dans la recherche et développement afin de mettre au point des technologies plus robustes. Google se dit prête à collaborer avec les sociétés tierses pour les aider à résoudre leurs problèmes techniques, et à mettre en place un groupe de travail entre industriels du secteur en vue de mettre en place des standards dans le domaine de l’identification de la fraude au clic.
Notons que certains annonceurs, régies publicitaires et éditeurs s’orientent désormais vers des solutions d’affiliation, où la régie et l’éditeur de contenu sont rémunérés à la performance exprimée en objectifs, généralement sous la forme d’une part du chiffre d’affaire des ventes générées. C’est une solution plus robuste face à la fraude, mais les solutions actuellement sur le marché nécessitent une configuration assez lourde et génèrent des revenus moindres aux régies et les éditeurs. La publicité au clic a donc encore de beaux jours devant elle !