Cela fait un moment que je m’intéresse à la sauvegarde en ligne et en étudie les coûts, car même les meilleurs disques durs étant tous faillibles. En particulier dans le cas de données d’un serveur, la sauvegarde en ligne est indispensable afin de limiter l’impact d’un sinistre, ou d’une erreur de manipulation. Cependant, dans le cadre de la sauvegarde distante, qui passe essentiellement par Internet, outre les problèmes relatifs à la sécurité ou à l’intégrité des données, se pose le problème de la vitesse de transfert des données sauvegardées.

Vitesse de transfert entre serveurs web

En effet, je note que la vitesse de sauvegarde depuis mes divers serveurs vers leurs espaces de sauvegarde respectifs dédiés varie entre 1 et 10 Mo par seconde. Cela peut paraître beaucoup quand on navigue sur Internet ou même lorsque l’on joue à des jeux vidéo. Cependant, dans le cadre d’une sauvegarde de disque dur, cela implique un transfert d’à peine 3,6 à 36 Go de l’heure. Pour sauvegarder un disque dur de 500 Go, il faut entre 13 heures et 6 jours ! Autant dire qu’il n’est pas envisageable de lancer de telles sauvegardes au quotidien !

Il apparaît que les solutions de sauvegarde habituellement proposées par les hébergeurs web et associées avec les serveurs dédiés loués ne permettent pas de sauvegarder l’intégralité d’un serveur chaque nuit. D’ailleurs, les débits vers ces espaces de sauvegarde ont tendance à chuter la nuit où chacun tente de sauvegarder son contenu quand l’utilisation des serveurs web est la plus faible et gêne par conséquent le moins les utilisateurs.

Vitesse de transfert entre un poste local et Internet

La vitesse de transfert est d’autant plus problématique depuis un poste local connecté à Internet via une connexion haut débit classique. Actuellement, et même si le très haut débit a fait son apparition en France courant 2007, ce type de connexion reste encore très confidentiel, d’autant que le principal opérateur dans ce domaine, Numericable, impose des limites dans les volumes transférés. Ainsi, dans un pays connecté en ADSL où le débit remontant (vers Internet) ne dépasse qu’exceptionnellement 1 Mbps, ce qui représente souvent 96 Ko par seconde, on ne peut envoyer vers Internet qu’au mieux 350 Mo de l’heure.

La sauvegarde en ligne régulière d’un poste local dans son intégralité n’est par conséquent pas envisageable, du fait d’un débit remontant très largement insuffisant.

Conclusion

Il apparaît alors clair que pour pouvoir réaliser une sauvegarde régulière de ses données, les solutions de sauvegarde complète ne sont pas pertinentes, du fait de la lenteur de la communication. Des solutions de sauvegarde incrémentielles sont par conséquent nécessaires dès que le volume des données devient conséquent.

Dans une politique de sauvegarde de serveurs, on s’intéressera donc à des solutions de type rsnapshot. Dans le cadre d’une sauvegarde de postes de travail utilisateurs isolés, on exploitera des solutions de type JungleDisk.