Depuis peu, OVH a lancé son offre Real Private Server (RPS), en l’occurrence une famille de serveurs sans disque dur interne, celui-ci étant remplacé par un SAN. L’offre est destinée à concurrencer les solutions de type Virtual Private Server (VPS), où la concurrence à prix cassés est rude. Toujours est-il que le RPS a tout d’un ordinateur exploitable à des fins très diverses, tant que l’on se contente de sa mémoire de base, la machine ne disposant pas de swap pour des raisons techniques liées à la stabilité d’une telle configuration avec un disque réseau. Le modèle de base, le RPS-1, doté de 512 Mo de mémoire, n’en reste pas moins utile comme… ordinateur de bureau, certes, modeste, mais doté d’une bande passante théorique de 100 Mbps.
De ce fait, cela peut faire une machine intéressante pour tous ceux qui sont limités par la bande passante de leur connexion Internet, les accès Internet actuels dans le domaine de l’ADSL et du câble variant entre 1 et 20 Mbps en téléchargement descendant (depuis Internet) et entre 128 Kbps et 1 Kbps en téléchargement remontant (vers Internet). Pour un professionnel devant déployer sur un grand nombre de sites des mises à jour logicielles des CMS utilisés, cette connexion arrive rapidement à saturation.
Le RPS peut être employé comme machine de bureau virtuel via notamment les solutions de contrôle à distance de NoMachine, gratuites ou payantes selon les configurations. L’environnement graphique KDE sous Linux est facile à prendre en main et permet, dès l’installation, de singer le comportement, au choix de l’utilisateur, de Windows ou de Mac OS X, de sorte que l’utilisateur, quelles que soient ses habitudes, n’est pas perdu dans ses habitudes.
KDE sur RPS lors d’une session de déploiement de WordPress sur un site distant
L’image ci-dessus représente une capture d’écran d’un environnement de déploiement de WordPress, à savoir :
- une fenêtre Konqueror, en tant que navigateur web, permettant ici de télécharger la dernière version de WordPress francophone ;
- une fenêtre Konqueror en tant qu’explorateur de fichiers locaux afin de manipuler l’archive téléchargée ;
- une fenêtre Konqueror en tant qu’accès distant en SSH (SFTP) permettant de déployer le WordPress téléchargé et décompressé sur un hébergement web distant (qui supporte un accès SSH, bien sûr) ;
- une fenêtre FileZilla permettant de déployer le WordPress téléchargé et décompressé sur un hébergement web distant qui supporte le FTP, mais pas le SFTP.
Mais qu’advient-il des ressources de la machine dans cet environnement de déploiement via NoMachine NX ? Le « top » suivant permet de noter que la machine est encore loin de la saturation :
Etat du RPS pendant une session KDE de déploiement de WordPress sur un site distant
On notera environ 69 Mo de mémoire non allouée et 222 Mo de mémoire destinée aux divers caches, soit un total de quelque 253 Mo de mémoire libre, sur les 512 Mo totaux de la machine.
Pour ce qui est des temps de téléchargement, j’ai noté, à l’oeil, dans le cadre d’un déploiement de WordPress 2.5 :
- en FTP, un gain de vitesse de téléchargement d’un rapport 2 environ avec ma connexion FTP ADSL ;
- en SFTP, un gain de vitesse de téléchargement d’un rapport 20 environ avec ma connexion FTP ADSL.
A l’avenir, je tâcherai de présenter des chiffres un peu plus précis et de comparer avec un téléchargement en SFTP depuis mon poste local connecté à Internet en ADSL.
Pour conclure, je dirais que la location d’un RPS en vue de faciliter le déploiement de sites distants est une solution tout à fait imparfaite en comparaison d’une solution entièrement automatisée, mais offre l’avantage de conserver les habitudes déjà en place, et la flexibilité d’une mise à jour manuelle tout en offrant des temps de déploiement rapides et cela quelle que soit la vitesse de la connexion de l’opérateur, celui-ci pouvant opérer depuis un simple modem. Une solution d’autant plus intéressante pour tous ceux qui n’ont pas accès au haut débit et qui doivent transférer de grandes quantités d’informations sur Internet.