La sauvegarde en ligne est sans doute l’un des principaux enjeux pour les gros acteurs d’Internet que sont Google, Yahoo! ou Microsoft. Tous proposent, d’une manière ou d’une autre, des solutions de sauvegarde en ligne présentés comme tels ou déguisés dans des services associés.
Aujourd’hui, en matière de stockage de médias, Google propose Picasa Web, Google Video et YouTube. Pour sa part, Yahoo! propose Flickr et Yahoo! Video. Quant à Microsoft, l’entreprise propose MSN Video pour le stockage de vidéos en ligne. Chacune de ces entreprises propose aussi d’autres services en ligne impliquant le stockage de données, mais ces espaces de stockage sont tous spécialisés et distincts les uns des autres. Par exemple, l’espace de stockage réservé aux emails est distinct à celui réservé aux vidéos. Une autre point intéressant à noter est le modèle économique : s’il est possible de payer certains de ces services, leur modèle économique repose essentiellement sur la publicité.
En parallèle, en plus de ces servies de stockage de données spécialisés, indépendants les uns des autres, plutôt grand public et gratuits, chacun de ces acteurs travaille sur des solutions de stockage générique, mais aucun n’est disponible actuellement publiquement, à part de timides versions beta limitées. On dirait que les géants d’Internet sont frileux à l’idée de proposer des solutions de stockage génériques, payantes, et — surtout — destinées essentiellement aux entreprises. Il y a comme une brèche à combler dans ce domaine et certaines sociétés semblent s’y engouffrer.
J’en parlais déjà voici deux ans, il existe bel et bien des solutions de stockage en ligne payantes, mais le marché reste encore très timide. Pourtant, la faillibilité des disques durs est une réalité très bien documentée. Cependant, bien peu d’entreprises y prêtent attention, continuant à travailler sans aucun filet de sécurité. Alors que les documents
En réalité, en dehors des entreprises spécialisées dans la production multi-média (audio, télévision, cinéma, jeux vidéo, etc.) qui nécessitent de très importantes quantités de données très rapidement disponibles, ce qui rend la sauvegarde en ligne difficile du fait de la connectivité à Internet, encore trop lente par rapport à de tels besoins, les entreprises plus classiques produisent entre 0,5 et 5 Go, probablement 1 Go en moyenne, de données par mois et par poste de travail, la tendance est probablement un doublement des données créées chaque année. Or, de tels volumes peuvent être parfaitement sauvegardés en ligne. En effet, une connexion remontante à Internet de 128 Kbps, soit une connexion ADSL professionnelle d’entrée de gamme aujourd’hui, permet de télécharger vers l’extérieur jusqu’à 40 Go de données par mois. Avec une ligne ADSL de 1 Mbps en débit remontant, soit le maximum actuellement proposé par les FAI via cette technologie, c’est plus de 300 Go de données par mois qui peuvent être envoyées. Il est par conséquent tout à fait réaliste d’utiliser une connexion désormais classique à Internet pour la sauvegarde des données en ligne en entreprise.
Cependant, l’absence de sauvegardes distantes, essentielles en cas de sinistre (incendie, inondation, vol) n’est peut-être pas liée aux seuls problèmes techniques. Des facteurs humains sont sans nul doute le principal frein à l’application des solutions existantes. Configurer un VPN ou installer un logiciel tiers, qu’il soit propriétaire ou open source, n’est pas à la portée des TPE et PME qui n’emploient pas d’administrateur système ou réseau et qui ne peuvent non plus compter sur l’aisance informatique de ses collaborateurs non informaticiens.
Dans un autre domaine que l’informatique, il est coutume, dans les entreprises, d’installer des fontaines d’eau ou des distributeurs de confiseries ou des machines à café dans les entreprises, en location. La location d’un serveur de sauvegarde aux TPE et PME pourrait peut-être leur permettre de profiter d’une sauvegarde régulière (voire permanente), permettant une disponibilité à la fois locale et distante, le serveur ainsi mis à disposition de l’entreprise cliente servirait de tampon entre le réseau local de l’entreprise et la sauvegarde distante, permettant une bonne disponibilité, une réactivité immédiate tout en faisant face aux sinistres les plus divers ? Un tel serveur devrait disposer de toutes sortes de connexions (Ethernet, USB, Firewire, ainsi que Wi-Fi, Bluetooth, mais aussi modem et 3G) afin de permettre une connectivité optimale et sans effort au sein du réseau d’entreprise existant tout en pouvant se connecter à Internet, idéalement, par ses propres moyens. Au choix des utilisateurs, un logiciel pourrait permettre une synchronisation permanente de leurs données entre leur poste et l’espace de stockage, ou bien disposer d’un espace disque à volonté où déposer leurs sauvegardes. Les données seraient alors cryptées idéalement dès le poste de l’utilisateur afin de garantir la confidentialité des données.
Bref, un service de location de boîtes noires dédiées à la sauvegarde sécurisée et redondante des données des entreprises pourrait s’avérer fort intéressant, en particulier à destination des TPE et des PME ne disposant pas de ressources humaines suffisantes pour s’y consacrer par elles-mêmes.
De mon cote, ce qu’il me faudrait, ce serait un « TimeMachine » de Leopard en ligne… La TimeCapsule apporte un debut de solution, mais on reste « en local » et la redondance n’est probablement pas suffisante!
En effet, Julien, un Time Machine en ligne serait excellent, s’il pouvait disposer d’un tampon, afin de réaliser des sauvegardes régulières en ligne sans pour autant s’accaparer de la bande passante pendant que l’on en a besoin, mais attendant un moment plus propice aux téléchargements de sauvegarde qui n’ont pas nécessairement besoin d’être effectués en temps réel quand on dispose déjà de sauvegardes locales.
Il faudrait peut-être tester s’il est possible de configurer une solution telle que JungleDisk (utilitaire de création d’une unité disque « locale » qui se sert d’un compte Amazon S3 pour la sauvegarde distante) avec Time Machine.
Le coût d’une telle solution, en comparaison d’un disque dur local, peut paraître exorbitant, mais en comparaison du coût humain, ou encore en tenant compte de la sécurisation des données, ce coût paraît beaucoup plus abordable, en réalité. A vérifier cependant les transferts réellement réalisés par Time Machine avant une mise en production massive d’une telle solution…
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