J’ai installé le serveur de publicités open source Openads version 2.3 beta voici quelques jours. Je vous propose de faire le point sur cette installation.
Introduction
Rappelons qu’Openads est un logiciel de type serveur de publicités web. Il s’agit donc d’un script en ligne permettant de servir des publicités sur un site ou un réseau de sites web. C’est donc une technologie permettant de faire le lien entre les annonceurs (qui payent pour l’affichage des publicités) et les éditeurs (qui sont payés pour afficher les publicités sur leurs pages).
Néanmoins, et bien que certaines fonctionnalités basiques existent dans ce sens, Openads n’est pas une régie publicitaire, ni une place de marché de publicités. Ainsi, l’achat ou la vente des publicités doit se faire autrement, de même que l’affiliation de sites éditeurs.
En somme, Openads permet aux éditeurs de sites web de véhiculer des publicités sur leur réseau de sites, publicités issues de services tiers tels que Google AdSense, TradeDoubler ou toute autre régie publicitaire ou d’affiliation.
Installation
Utilisant jusque-là la version 2.0 d’Openads, j’avais naïvement suivi la procédure de mise à jour proposée sur le site. Malheureusement, elle est un peu plus subtile que cela. En effet, désormais, OpenAds est scindé en deux blocs de fichiers : les fichiers de l’arborescence du dossier www accessibles publiquement via une interface web (tel le panneau d’administration ou les scripts d’affichage des publicités), et les fichiers des autres dossiers, privés, non accessibles depuis le web, essentiellement des bibliothèques de fonctions.
Par ailleurs, la gestion de la maintenance du serveur, nécessitant l’exécution d’un script de maintenance toutes les heures responsable notamment d’effectuer certaines tâches de calcul, de statistiques et d’optimisation, semble avoir changé et n’est pas pleinement documentée. En effet, le script de maintenance réclame en paramètre l’hôte du serveur web à maintenir, cette nouvelle version semble en effet prévue pour un déploiement dans de très diverses configurations, dont des configurations multi-serveurs.
A ce détail près (qui m’aura valu l’abandon de la mise à jour et une réinstallation complète du serveur de publicités), l’installation est simplifiée au possible via une procédure d’installation bien automatisée.
Fonctionnalités
Les fonctionnalités d’Openads commencent à devenir fortement intéressantes dans cette nouvelle version.
Désormais, la gestion des limitations est améliorée. Outre un critère géographique, qui permet de limiter les affichages selon le lieu de résidence du visiteur (cette fonctionnalité nécessite une base de données d’adresses IP géographiques tierse), on peut désormais limiter l’affichage suivant les jours de la semaine ou les horaires, ce qui s’avère fort intéressant quand on souhaite maximiser l’impact de certaines catégories de personnes. Ainsi, pour cibler les professionnels, on privilégiera des affichages en semaine aux heures de bureau. Pour cibler les particuliers, on privilégiera les fins de semaines ou les heures en soirée. Enfin, pour cibler un public adulte, on insistera sur des horaires en fin de soirée et nocturnes.
Les expressions sont plus étendues. Les expressions servent à sélectionner des publicités suivant des critères multiples, tels que la taille (ou une plage de tailles), ou encore l’association ou non de certains mots-clés aux publicités.
Désormais, chaque publicité peut se voir associés un coût d’affihage, ainsi qu’un chiffre d’affaires généré (CPM, CPC, CPA, etc.), sensé améliorer le retour sur investissement, notamment avec la démocratisation des publicités vidéo, sensiblement plus volumineuses et chères à livrer.
L’apparition de chaînes permettant d’associer plusieurs espaces publicitaires suivant des thématiques données, améliorant ainsi le ciblage des publicités sans avoir à sélectionner un à un chaque site ou espace publicitaire dédié.
La gestion dédiée des publicités en provenance de nombreuses régies publicitaires tierses (dont Google AdSense) permettant un meilleur suivi des performances.
Enfin, les performances ont été améliorées, de sorte que le serveur livre les publicités à moindres frais de ressources. Un effort semble avoir été déployé pour une gestion multi-serveurs du script. Désormais, un même serveur est désormais sensé pouvoir délivrer plusieurs milliards de bannières publicitaires par mois, contre quelque 50 millions sur la précédente version (voir comparaison).
Il y a bien d’autres fonctionnalités nouvelles, mais celles-ci semblent moins cruciales.
Défauts
Mais cette nouvelle version d’Openads souffre aussi de quelques imperfections.
Ainsi, on regrettera que la gestion des mots-clés notamment soit aussi complexe d’un point de vue de l’éditeur (le pseudo-langage est fort peu intuitif) et aussi simpliste d’un point de vue de l’annonceur (les mots-clés sont distincts et il est impossible d’associer des expressions de plusieurs mots à ses publicités).
Par ailleurs, on regrettera l’absence de gestion contextuelle entièrement automatique des publicités, ce qui fait la force de Google AdSense notamment, même si certaines des nouvelles fonctionnalités semblent aller dans ce sens.
Un autre défaut concerne l’interface d’administration qui semble rendre impossible la définition d’un préfixe d’affichage devant les publicités, alors que le suffixe est bel et bien accessible. Or, la gestion d’un tel préfixe permet notamment de précéder une zone de publicités par un message de type « Publicité », « Sponsors » ou autres « Annonces ». L’avantage de l’intégrer au sein de la zone d’affichage est qu’en absence d’affichage de publicités (selon les critères de limitation et de capping définis), ce texte n’apparaît pas non plus. Il y a donc un avantage non négligeable à intégrer ce préfixe dans la zone de publicité du serveur de publicités plutôt que de l’intégrer à l’habillage du site de l’annonceur.
Enfin, et cela est un très gros défaut pour les éditeurs et annonceurs francophones, Openads gère toujours aussi mal les accents, de sorte qu’il est tout bonnement impossible de les utiliser, devant se contenter de caractères non accentués dans les labels, mots-clés ou autres affichages les plus divers, à l’exception, semble-t-il, et heureusement, du contenu des publicités, y compris textuelles.
Conclusion
Openads est un serveur de publicités « libre » tout à fait performant, malgré ses limitations. Si vous utilisez la version 2.0, vous pouvez envisager de passer à la version 2.3. Les améliorations et nouvelles fonctionnalités offertes compensent en effet très largement les défauts rencontrés dans cette nouvelle version d’OpenAds.
Si vous n’avez pas encore installé de serveur de publicités et que vous gérez les diverses campagnes de votre site manuellement, il est peut-être intéressant de se pencher sur Openads 2.3 beta dès à présent. Cela vous permettra de faire fonctionner votre site actuel avec des modifications mineures, et vous permettra d’envisager de gérer bien davantage de campagnes et de bannières qu’aujourd’hui.
En revanche, si vous utilisez une solution commerciale qui vous satisfait pleinement, le choix d’Openads 2.3 beta semble peu pertinent. Certes, la technologie étant « libre » (ou open source), elle est gratuite. Néanmoins, il vous faudra opter pour un hébergement dédié (un hébergement web classique accompagné d’une BDD fait cependant très bien l’affaire) et, surtout, faire face aux quelques défauts ou carances d’Openads qui, même si la technologie paraît séduisante et prometteuse, ne vous permettront sans doute pas de tirer le meilleur potentiel des annonces de vos annonceurs.
Ping : Le coût de la publicité pour les éditeurs de sites web