Alors que le livre informatique se porte plutôt mal, l’industrie du livre dans son ensemble se porte plutôt bien, en France. Ainsi, les ventes de livres auraient augmenté de 3,6 % en France entre 2006 et 2007. Mais à l’heure où les oeuvres se dématérialisent de plus en plus, quel est l’avenir du livre ?
Avant de se plonger dans les spéculations, je pense qu’il est important de s’intéresser aux usages du livre. Or, celui-ci est soit un livre de formation, dans quel il peut être aisément complété, voire remplacé par un logiciel dédié (et pour le plus grand bien des élèves dans certains cas comme les logiciels de langues qui permettent depuis déjà plusieurs années de parfaire sa diction en général et son accent en particulier), soit un livre de loisirs, dans quel cas il peut être ou non dématérialisé.
En effet, il existe des livres que l’on a besoin de toucher. Par exemple, un livre d’art se veut avant tout un objet rare ; difficile, dans ce cas, de le dématérialiser. En revanche, certains livres de loisirs sont déjà dématérialisés depuis des décennies, et notamment depuis l’introduction du magnétophone. Et il s’agit de livres audio, qu’il s’agisse d’oeuvres pour enfants (dont les lectures préenregistrées avaient bercées mon enfance) ou d’oeuvres pour adolescents (qui peuvent les écouter sur leur trajet de l’école), voire même adultes (mes propres parents s’endorment en écoutant des livres préenregistrés en MP3, d’autres pourraient les écouter en voiture ou dans les transports en commun, voire même en travaillant).
Bref, j’ai l’impression que l’on s’attarde trop à la dématérialisation du papier, plutôt que du livre, en l’occurrence de l’histoire qu’il raconte. Or, l’audio serait le seul moyen, pour moi, de revenir vers la littérature, en plus des quelques histoires que je peux lire parfois à mes neveux pour les aider à s’endormir. Pourtant, c’est un domaine laissé à l’abandon par les éditeurs, et il est très difficile de pouvoir trouver des livres, en particulier des livres récents, sous forme audio.
Combien de livres avez-vous lu le mois passé ? Seriez-vous intéressé par la dématérialisation du livre ? Sous quelle forme ?
On observe déjà chez certaines catégorie de personne cette dématérialisation du livre : les histoires en MP3 (comme « le donjon de Naheulbeuk ») auraient beaucoup moins de sel en livre imprimé par rapport à la version sonore.
Pourquoi en effet s’inquiéter de la dématérialisation du livre ? L’important n’est pas le contenant, du moment qu’on ai le contenu, sous la forme la plus adaptée.
Enfin, je ne pense pas que la dématérialisation signifie la mort du livre. Avec internet et autres moyens de communication moderne, on prédisait la mort des journeaux quotidien et autres magazine. Or ces derniers sont dans une forme florissante, et les quotidiens (pour ceux qui ont su et pu s’adapter) sont maintenant en double édition, papier ET web… Complémentaires, je vous dis !
@Capitain Flamme : Je ne suis pas certain que les journaux soient dans une « forme florissante ». Ces deux ou trois dernières années, leurs lecteurs ont commencé sensiblement à les quitter. Cela est dû à deux raisons distinctes. D’une part, la concurrence des journaux gratuits ; d’autre part, le web.
Concernant les journaux gratuits, bon nombre de gens les considèrent comme des journaux comme les autres, alors qu’il s’agit essentiellement de dépêches d’agences de presse. Rappelons que les journaux traditionnels se basent eux aussi sur les dépêches d’agences lorsqu’ils n’ont pas leurs propres envoyés spéciaux, mais complètent l’information qu’ils véhiculent, ce qui fait leur principale valeur ajoutée.
Pour ce qui est du web, jusqu’à l’année dernière, personne ne croyait réellement au modèle économique du tout gratuit pour les journaux ou magazines sur Internet. Et puis… la publicité a commencé, l’année dernière, à avoir des proportions desp lus conséquentes, rendant le modèle économique du gratuit plus intéressant, à terme, que le modèle payant, et des quotidiens tels que le New York Times est passé de l’abonnement web payant au gratuit. En France, il me semble que seul Le Monde, dans les quotidiens généralistes à grand tirage, propose une formule payante, les articles récents étant gratuits, puis deviennent payants au bout de quelques semaines. Ceci étant, concernant les magazines, c’est particulièrement difficile et bon nombre de titres disparaissent au profit du web, voire sans laisser de trace.
Enfin, quant aux formes de la littérature, les éditeurs pourraient effectivement innover avec le papier électronique. Les Echos testent grandeur nature un accessoire de visualisation de leur journal sur papier virtuel, sous forme d’abonnement annuel payant. Orange et SFR s’y mettent aussi, à raison de tests un peu plus discrets. Cependant, je pense réellement que cette forme n’est pas encore au point, tant que le papier électronique ne devient pas utilisable comme du papier normal, à savoir pliable, voire jetable, en plus d’être tactile et d’afficher ce qu’on recherche. A défaut, l’audio sera beaucoup, beaucoup plus pratique dans de bien nombreux cas. Or, cette voie semble étrangement sous-exploitée actuellement.
UPDATE :
Martin, je rejoins votre analyse, mais consid-re cette transition du papier vers le web comme normale, et même nécessaire.
[Je suis agacé, je ne peux pas « croiser mes sources », les informations ci dessous sont donc sous réserves d’erreur/ommission bla bla bla]
J’en viens à ma mise à jour : j’entendais il y a quelques jours sur BFM-Radio […info que je n’ai pas réussi à croiser, donc] que le site d’information LeFigaro.fr était devenu le 1er site d’information du Web, et qu’il permettait maintenant de représenter 15% du chiffre d’affaire du journal.
[Toujours selon BFM…] Quand bien même il était précisé que le site internet n’était pas encore rentable… Il devrait l’être cette année.
Pour ce qui est du modèle économique, personnellement, je n’y crois toujours pas. Le premier (et violent) écrémage qui a eu lieu à l’éclatement de la bulle internet a remis les pendules à l’heure ! …Encore que [toujours en écoutant BFM] j’ai entendu que les annonceurs se détournaient de plus en plus des médias traditionnels (grandes chaines hertzienne comme TF1 ou M6) pour aller vers a) la TNT [TNT=audience plus faible, mais en progression, et meilleur ciblage], ou …internet ! Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais !
Je termine maintenant avec mon expérience propre : je ne PEUX PAS travailler avec des dossier papier. Ca m’énerve, m’exaspère et me fait perdre mon temps.
J’ai toujours tous mes documents bien rangés dans mes dossiers informatiques, toujours bien mis en page, …jamais raturé, tachés de café, ou chiffonnés.
S’il faut une copie pour le patron, voir l’usine, hop, un email, on en parle plus. Enfin, je me réjoui du scanner intégré de notre nouveau copieur multi-fonction, puisque je peux numériser l’in-numérisable ! (plan, photos, croquis et gribouillis infâmes) et les ranger dans les cases.
Le papier ne me sert
1) que lorsque je travaille avec les « anciens » qui ne peuvent pas travailler sans papier,
2) lorsque je lit un livre… ou un journal. Il est vrai que je me vois mal lire Assimov ou Proust sur mon 17″ (beuuurk !) (sans parler de « la comédie humaine » de Balzac).
…Pour conclure, il est vrai que seul l’avènement du « vrai (faux) papier (électrique) pliable et souple » permettra une vraie liaison de ces deux mondes. Les protos existent. Encore quelques années de patience !
En effet, Capitain Flamme, je n’imagine pas non plus lire un livre sur mon ordinateur. Cependant, j’ai déjà écouté des livres sur mon ordinateur, tout en travaillant (sur des choses peu intenses sur le plan intellectuel, ce qui est assez fréquent). Je m’imagine mal lire et travailler en même temps, ce que le livre au format audio, et en particulier au format audio numérique, permet.
L’écriture était faite avant sur pierre. Dans l’ancien Egypte on utilisé à profusion ce support. Pour les corrections et les brouillons on avait quelques problèmes pratiques. Encore de nos jours on écrit sur la pierre dans les monuments, les cimetières, les monuments aux morts etcetera. Le petit Nicolas allait à l’école avec sa petite ardoise, vestiges de l’âge de pierre. Le papyrus arrive et la confrérie des tailleurs de pierre et autres scribes s’inquiètent : lire l’histoire de Cléopâtre, la Pharaon grecque, sur du papyrus ? Pas question, un manque de respect et d’hauteur d’spirit. Après l’invention de l’imprimerie (par les chinois, idée volée (comme d’habitude) et rebaptisé « occidentale ») les copieurs se trouvent hors jeu. L’informatique est une révolution équivalente à « l’invention » de la roue (comme si la lune était ronde après qu’un matheux ait dessiné un cercle) et à la découverte du feu. Le papier va a son tour disparaître à l’avantage du numérique. Seulement la période transitoire va durer un moment comme chaque transition. « L’invention » de l’informatique (on oubli que le cerveau, ordinateur par excellence, était là depuis quelques millions d’années) va inexorablement renvoyer le papier à ses chers études. Un sujet pour auteur de science fiction : le numérique sera remplacé par quoi ? Ou peut être on est arrivé à la fin.