Souvenez-vous : en février 2007, Steve Jobs, P-DG d’Apple, interpelait les industriels de la musique dans une lettre ouverte contre les DRM sur la musique. Le but était de faire pression sur les majors de la musique pour leur faire abandonner les DRM sur la musique vendue en ligne, notamment via l’iTunes Store d’Apple. L’argument développé à l’époque par Steve Jobs était que les DRM coûtaient cher et qu’ils étaient aisément contournables par les pirates, d’autant que les mêmes majors vendaient les mêmes musiques sans DRM sur support CD, rendant l’usage des DRM coûteux et inutile. Il faut croire que Steve Jobs a quelque peu changé de fusile d’épaule depuis, puisque l’iPhone est vendu en exclusivité avec un opérateur par pays de distribution, protégé de la concurrence par un système de protection logicielle directement inspiré des DRM, empêchant son utilisation sur les réseaux concurrents.
Manifestement, Steve Jobs ne semble pas faire la relation entre les DRM qu’il a fini par voir abandonnés par les majors sous la pression des distributeurs de musique en ligne, et la sortie de l’iPhone, en juin 2007, soit à peine quatre mois après sa lettre ouverte.
Le nouveau iPhone 3G est lui aussi distribué via un opérateur par territoire en exclusivité. Ainsi, Orange va lancer la distribution du nouvel opus d’iPhone le 17 juillet 2008, un jeudi, comme tous les nouveaux smartphones distribués par l’opérateur. Tout comme l’ancien modèle, celui-ci reste protégé par logiciel pour empêcher son utilisation avec un opérateur concurrent. D’ailleurs, compte tenu de l’engouement du public pour ce nouveau jouet, Apple semble rencontrer des difficultés d’activation.
Qu’est-ce qui pourrait pousser Apple à appliquer ses propres exigeances en matière de distribution ? Que le marché devienne saturé chez l’opérateur exclusif et qu’une distribution plus large devienne nécessaire à sa croissance ?
En Belgique, l’I-Phone est vendu sans aucune exclusivité d’opérateur.