C’est un grand classique, dans un pays dit « démocratique » : on fait peur à l’opinion publique, par exemple avec le terrorisme et la pédophilie, situations exceptionnelles, rarissimes, voire sans rapport avec Internet, et on fait passer des lois liberticides pour espionner l’ensemble des citoyens à distance mieux qu’aucun régime totalitaire n’a jamais réussi jusqu’alors.
Ainsi, la Grande Bretagne essaye d’imposer à l’Europe ses méthodes pour le moins étonnantes :
La Grande-Bretagne peut, en effet, envoyer un virus sur un ordinateur via un e-mail qui diffuse le malware une fois ouvert. La police peut aussi disposer des appareils devant n’importe quel immeuble dont un occupant est suspecté de pirater une connexion Wi-Fi. La plus intrusive des méthodes dont disposent déjà les anglais est sans conteste celle qui vise à introduire un keylogger, sorte de capteur qui va enregistrer tout ce qui est tapé sur un clavier…
Il n’est pas certain que les polices européennes aient besoin d’un mandat délivré par un juge pour agir, ni même tenir compte des frontières nationales :
Si le principe de ces pénétrations informatiques est d’ores et déjà accepté, il reste encore à en définir concrètement le cadre. A terme, ce projet devrait par conséquent permettre à des unités de police d’intervenir hors du territoire national. Ainsi, des policiers français ou allemands pourraient effectuer ce type d’intrusion dans un ordinateur situé dans un autre pays membre de l’Union.
Notez qu’en France, nous avançons dans la même direction, en commençant par terroriser les masses en les entretenant dans un obscurantisme simpliste et naïf :
L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes ! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent ? Combien faudra-t-il de morts suite à l’absorption de faux médicaments ? Combien faudra-t-il d’adolescents manipulés ? Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde ? Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres ? Il est temps, mes chers collègues, que se réunisse un G20 du Net qui décide de réguler ce mode de communication moderne envahi par toutes les mafias du monde. […] La mafia s’est toujours développée là ou l’État était absent ; de même, les trafiquants d’armes, de médicaments ou d’objets volés et les proxénètes ont trouvé refuge sur Internet, et les psychopathes, les violeurs, les racistes et les voleurs y ont fait leur nid.
Ces mots sont ceux de Frédéric Lefebvre en date du 15 décembre 2008 et préssenti comme le futur secrétaire d’Etat à l’Economie Numérique.
J’ai comme l’impression que les citoyens et résidents des pays dits « démocratiques » ont tout intérêt à s’orienter vers des solutions de protection de leur vie privée, à commencer par sécuriser, voire désactiver leur Wi-Fi, ou bien encore crypter leurs fichiers avec les fonctions proposées par certains systèmes d’exploitation. Mais cela ne suffira pas, puisqu’Internet repose essentiellement sur la transmission de données non sécurisées que chaque prestataire technique peut lire en clair, à moins d’utiliser des protocoles sécurisés, rarement utilisés pour des pans entiers de la vie privée, comme les recherches web, la navigation web, les systèmes de messagerie instantanée, ou encore la transmission d’emails.
Big Brother is watching you.