Soyons clairs : le vote électronique permet un gain de temps considérable lors du dépouillement de votes lors d’élections démocratiques qui peinent déjà à motiver des citoyens volontaires pour participer à ce type de corvées, pourtant essentielles au bon fonctionnement d’une démocratie.
Dans le principe, donc, je suis pleinement en faveur de la mise en place de machines à voter électroniques : meilleure accessibilité aux personnes handicapées, temps de dépouillement réduits, comptabilisation induisant moins d’erreurs manuelles, etc.
Dans la pratique, cependant, j’y suis farouchement opposé. En effet, outre que vérifier la bonne comptabilisation des votes implique des compétences techniques rares, cela implique aussi des moyens de contrôle particulièrement lourds. De ce fait, il devient quasiment impossible de vérifier les votes ou le bon déroulement des élections. De plus, les démonstrations de piratage de machines à voter utilisées aux Etats-Unis sont suffisamment convaincantes pour susciter la méfiance.
A l’occasion des dernières élections, certaines mairies ont installé des machines de vote électronique et bien que je doute qu’il y ait un rapport avec le cafouillage aux dernières élections du Ministère de l’Intérieur ayant entraîné un retard dans la livraison — par voie électronique — des résultats aux journaux, cet incident montre qu’il y a des raisons sérieuses de ne pas faire confiance aux ordinateurs pour mener à bien des élections démocratiques.
Qu’en dites-vous ?
C’est sûr qu’une mise en réseau de machine de vote électronique pose de lourds problèmes de sécurité informatique, et il y aura toujours un petit malin pour tenter et réussir à pirater les résultats.
Mais des machines de vote électronique installées sur un réseau local ne poserait plus de tels problèmes. La transmission des résultats se ferait par la même voie officielle qu’aujourd’hui. Outre la comptabilisation des voix qui s’en trouverait facilitée (dans mon village natal – 2000 votants – il a quand même fallu 6 heures à comptabiliser les votes, et il n’y a pas eu de recompte), cela faciliterait l’enregistrement et le suivi des votants. Une carte électorale électronique permettrait, sans supprimer totalement la phase de vérification d’identité et signature du registre, d’éviter des erreurs d’écriture, de doublons…
L’idée n’est d’après moi pas a jeter totalement aux oubliette, mais il s’agirait de créer une méthode « à la française » et ne pas se calquer sur la méthode américaine qui a montrer ses limites…
« meilleure accessibilité aux personnes handicapées » : ben non, même pas.
voir, en particulier, les travaux de Gabriel Michel : http://www.ordinateurs-de-vote.org/Videos.html#sommaire_2
Quel intérêt d’avoir le résultat d’un scrutin à 20h01 ?
Doit on accepter que les scrutins électoraux français soient opaques et invérifiables ?
Doit accepter que les électeurs n’aient plus de garantie que leur vote soit attribué au candidat de leurs choix ?
Doit accepter que les électeurs n’aient plus de capacité à contrôler toutes les étapes d’un scrutin ?
Le vote papier et urne transparence est un processus compréhensible par tous. Le vote électronique introduit le doute.
Le débat au final ne serait pas d’être pour ou contre le vote électronique mais que le processus de vote réponde aux exigences d’un état démocratique (cf notre Constitution) et non engraisser des marchands du temple ou bien encore nourrir la propension de certains élus à alimenter leur pathologie à courir après des miroirs aux alouettes technologiques en espérant une plue-value médiatique.
» Tout citoyen ou groupe de citoyens doit pouvoir s’assurer directement, sans faire appel à des experts, de la sincérité du décompte. Réaffirmons ce droit. »
Pétition pour le maintien du vote papier :
http://www.ordinateurs-de-vote.org/petition
@Chris Perrot : Qu’il soit électronique ou papier, le vote induit des frais. A priori, même, on pourrait considérer que ces frais sont moindres, sur la longueur, avec des machines de vote électroniques qu’avec du papier. Cependant, j’ignore quelle en est la réalité aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit, compte tenu des dérives que les divers États ont connues en matière de vote électronique, je n’ai pas du tout l’impression que la technologie puisse être considérée comme fiable et/ou infalsifiable.