Depuis l’arrivée de l’euro, les prix flambent, et cette inflation serait d’autant plus marquée ces quelques mois sur les produits de grande consommation. Les responsables de cette flambée des prix seraient les industriels et les distributeurs qui profiteraient du prétexte de la flambée des prix de l’énergie (pétrole), des matières premières (acier), ou encore des produits agricoles (blé) pour augmenter très confortablement leur marge. En effet, malgré une situation économique mondiale en crise, et malgré un euro (trop) fort, la France serait beaucoup plus touchée par cette tendance inflationniste que la plupart des autres pays industrialisés, et même que ses voisins de la zone euro. Du coup, le gouvernement français a décidé de réagir pour lutter contre la hausse des prix.
Pour ma part, je comprends et je m’étonne.
Je comprends tout à fait l’attention portée par les pouvoirs publics sur les prix. En effet, le budget de l’Etat, établi chaque année à l’automne, table sur une certaine croissance et une certaine inflation durant l’année qui suit. Aussi, il est logique que l’Etat suive l’évolution des prix, puisque cette évolution a une influence directe sur le budget de l’Etat. De plus, en période électorale en particulier, les décideurs actuels ont tout intérêt à contenter l’opinion publique, d’autant que l’augmentation du pouvoir d’achat fait partie du programme électoral du Président de la République.
Je m’étonne cependant beaucoup quant au rôle de l’Etat dans le contrôle de prix. En principe, dans un pays à l’économie libérale et capitaliste qu’est la France, en principe, l’Etat intervient sur les prix essentiellement par les impôts et les taxes. Le principe même de la libre concurrence doit aider les consommateurs à trouver les meilleurs produits et services à moindre prix. Ce n’est pas, en principe, l’Etat qui fixe les prix, mais chaque entreprise est libre de fixer les siens comme bon lui semble, dans le respect de la loi. Il y a en effet des règles à respecter, comme l’interdiction aux entreprises de s’entendre sur les prix, ou encore un salaire minimum fixé par la loi.
Le problème vient sans doute que la plupart des prix sont artificiels et directement ou indirectement régulés par l’Etat ou les Etats. Rappelons en effet qu’EDF est une entreprise publique dont les prix sont réglementés. Par ailleurs, l’Union Européenne subventionne à tour de bras l’agriculture, de sorte que les prix sont maintenus artificiellement bas, même s’ils continuent à suivre les aléas climatiques. Enfin, suite aux crises du pétrole des années 1970, la plupart des Etats, dont la France, ont très sensiblement taxé le prix de l’énergie, la rendant particulièrement coûteuse afin de rendre artificiellement plus intéressants d’autres formes d’énergie compétitives afin de préserver la dépendance du pays des pays producteurs. Ces taxes étant proportionnelles au prix de vente, lui-même proportionnel au prix d’achat, elles ne jouent pas d’amortisseur et toute flambée des prix des hydrocarbures a une influence directe et néfaste sur l’ensemble de l’économie du pays.
En tant que chef d’entreprise, je suis profondément choqué de voir les pouvoirs publics s’attaquer au contrôle des prix, déresponsabilisant les électeurs-consommateurs quant à leurs choix quotidiens. L’individu se voit ainsi déresponsabilisé de ses décisions d’achat et certains semblent vouloir imposer le contrôle des prix par la loi. Quelle est la prochaine étape ? Nationalisations massives suivies de la mise en place d’une économie de plan basée sur le modèle des anciens ou actuels Etats totalitaires communistes ?
Bonjour
quel controle des prix un dernier exemple Parking à tarif réduit à roissy charles de Gaulle Augmentation d’environ 8% entre 2008 et 2009
??????????
Ceux qui sont intéressés par ce sujet peuvent lire :
LA THEORIE DU CONTRÔLE DES PRIX (Pigou, Keynes, Kalecky, Galbraith, Samuelson, etc.)
Par : Stéphanie LAGUERODIE et Francisco VERGARA
http://fvergara.com/Controledesprix.doc
Peut on nous confirmer le poids ( obligatoire ) des differentes baguettes du pain. Ns constatons que les baguettes maigrissent de jour en jour et que leur prix lui / 220gr = 0.95 cent. MERCI
a mon superu à villefranche de lauragais :l’article pommes de terre du pays de sault affiche 8,70 € se trouve aujourd’hui a 10,70 € au rayon légumes bio; c’est normal?????????????
Pour ma part, je tiens simplement à rappeler qu’aujourd’hui encore l’Etat intervient sur les prix dans de nombreux domaines (médicaments remboursables, taxi, électricité, gaz, livres, transports ferroviaires de voyageurs, accès aux infrastructures de réseaux, honoraires de certains officiers publics minitériels etc).
En réalité, le mécanisme des prix permet une allocation optimale des ressources seulement dans les secteurs où la concurrence est pure et parfaite. Or, tous les marchés n’ont pas, loin de là, des structures concurrentielles respectant les critères parétiens. Une intervention de l’Etat est donc souvent nécessaire, et le contrôle des prix constitue alors un outil possible d’intervention. Il s’agit certainement d’un outil secondaire à manier avec précaution, mais penser que le contrôle des prix ne constitue pas un outil possible d’intervention renvoie à une vision bien trop réductrice de la théorie économique. Le contrôle des prix peut même constituer un outil favorable à la concurrence. Il suffit de prendre les nombreux exemples des secteurs de réseaux qui n’auraient jamais pu s’ouvrir à la concurrence sans un contrôle des tarifs d’accès aux infrastructures essentielles.
Enfin et pour faire court, l’intervention de l’Etat dans le secteur énergétique est plus que souhaitable à moins de connaître prochainement des problèmes similaires à ceux rencontrés aux Etats-Unis lors de l’ « été californien ».
Au final, il convient donc d’aborder le contrôle des prix de manière sereine, en se détachant des idéologies historiques et des dogmes politiques qui polluent toute réflexion scientifique.
A méditer…